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ENOLA GAME
28 février 2012

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Ouest-France / Bretagne / Brest / Archives du samedi 25-02-2012

Enola Game de Christel Diehl : larme de fond - Brest

samedi 25 février 2012


 

Les éditions Dialogues ont choisi à l'unanimité le premier roman de cette enseignante d'anglais et écrivain du petit matin. Un huis clos intense et poignant entre une mère et sa fille.

Rencontre

La vie de Christel Diehl ressemble à ces chemins qui ne se satisfont pas de la ligne droite. Elle a vécu à New York dans l'univers pailleté de la vente et du marketing des poids lourds industriels américains. De retour en France, changement de cap, elle reprend des études d'anglais pour enseigner.

Aujourd'hui à l'université le jour, écrivain au petit matin, elle oscille entre le vocabulaire ardu des affaires qu'elle fait avaler à ses étudiants et sa quête personnelle des mots, des phrases, des univers et des mondes qu'elle fabrique et se plaît à regarder fonctionner. « Si on aime écrire, avec énormément de volonté, on y arrive », affirme cette boulimique de travail.

Ce livre, elle le portait en elle depuis 2008. Elle l'a écrit en écoutant les Préludes de Chopin en boucle. « Des notes claires et sombres qui collaient parfaitement. » Mais après son achèvement, l'année suivante, la longue attente a commencé. « J'avais faim d'aboutissement, de concrétisation. L'envie d'écrire commençait à se tarir. » Elle se remémore ces moments douloureux où l'on se met à douter de tout.

Un conte de fées

Elle avait suivi avec beaucoup d'intérêt les aventures d'Irène Frachon et de Dialogues concernant son livre sur le Médiator. « J'ai eu envie d'envoyer le mien à Charles Kermarec. Je pense aussi qu'il existe une espérance, un dynamisme dans l'édition régionale que l'on ne trouve pas forcément ailleurs. » C'était en 2011. « Et puis, le phare de la page 61 est celui de Bénodet, où j'ai passé de si beaux étés dans mon enfance. Finalement, de mes vieilles montagnes des Vosges alsaciennes à la Bretagne de mon éditeur, il n'y avait qu'un pas. » La suite ressemble à un conte de fées. « L'aventure avec Dialogues est tellement belle qu'elle a changé ma vie. »

Jeux de mots, jeu de mondes

« Pour dater l'événement, la petite dit : la grande lumière. En son for intérieur, la mère dit : Enola Game. C'est son petit jeu de mots à elle »... Après une catastrophe dont on ignore la vraie teneur, même si Enola nous met sur la piste, une mère vit recluse avec sa deuxième fille, au « visage si pur ». Un huis clos intense, qui va crescendo, ponctué d'ordres qui glacent. En écho à notre patrimoine historique mondial, lointain ou actuel, romanesque, voire cinématographique. Autant de pistes brouillées qui respectent l'imaginaire. « Enola est un nom très troublant, raconte Christel Diehl. C'est l'anagramme de alone ( 1). C'est aussi le nom de la mère du pilote qui largua sur Hiroshima la première bombe atomique. »

Les phrases sont épurées, découpées en courts paragraphes comme une respiration. Pour reprendre son souffle ou l'épuiser. Les mots, justes, suspendus comme une note, viennent étayer l'édifice au millimètre. Chut... Pas un mot de la chute... Qui fissure nos convictions. Après le dernier mot de la fin viennent ceux d'un épilogue qui force le destin.

(1) « seul » en anglais.

Vendredi 27 avril, Christel Diehl sera en dédicace à 18 h à Dialogues.

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